Après quelques jours de pause, il est temps de reprendre les pinceaux ! Lors du précédent article, nous nous étions occupés de la préparation du modèle, de la peinture de base et de son vieillissement / weathering, aujourd'hui, occupons nous des détails !
1/ Le socle scénique
Avant de s'y remettre une petite parenthèse, mais non des moindres ! Qui dit diorama dit socle scénique, on va donc s'en charger, le temps de séchage des pâtes texturantes étant relativement long, je vais pouvoir m'en occuper en parallèle des avancées sur le véhicule en lui-même !
a - Préparation
Dans un premier temps, je me met en quête d'un socle au bon format et à la forme et couleur souhaitée chez mon dealer local ! Le risque étant de prendre un socle trop juste, légèrement plus grand que le sujet, au risque d'être complètement occulté par la figurine elle-même...
Ça tombe bien, il leur en reste un justement suffisamment grand ! C'est un peu cher (22 euros), mais bon, on a rien sans rien et j'ai envie de me faire plaisir.
La seconde étape, c'est de texturer mon sol : Je veux évoquer un paysage désertique, désolé, à l'abandon, j'ai donc choisi de représenter une voie d'autoroute abimée, avec le désert en bordure, façon route 66. Je m'équipe donc de mes 2 pots de textures achetés pour l'occasion, du sable, et de l'asphalte, et je me met au travail !
La pose de l'asphalte est une étape un peu subtile car pour que ce soit crédible il faut que ma route soit suffisamment épaisse mais qu'elle soit bien plate, et je n'ai pas d'outils pour ça : je pose donc au pinceau de gros pâtés de texture, et en y rajoutant beaucoup d'eau pour bien fluidifier la pâte et -avec l'aide d'un outil improvisé, un morceau de grappe plastique taillé pour l'occasion- je lisse bien le tout.
Pour éviter de déborder partout, j'ai pris le soin de poser du scotch de masquage en bord de socle et là où je souhaite délimiter ma route.
Une fois que ma texture est posée comme je le souhaite, je vire mes scotch de masquage et je laisse sécher toute la nuit.
Le lendemain, une fois que c'est sec, re-belotte avec la texture désertique en bordure de route, et c'est reparti pour une nuit de séchage 😉
b - C'est sec !
Ça y est, c'est prêt ! Je fais quelques tests de positionnement, pour voir comment disposer ma scène finale et comment occuper l'espace !
A ce moment, je devrais ajouter les débris et cailloux que j'ai prévu de coller le long de la route, notamment là où elle est défoncée... Souci, je n'ai pas encore reçu ma commande de faux gravier dans les bonnes teintes et la colle PVA qui va avec. Tant pis, je continue et je me débrouillerais à postériori !
Qui dit route, dit marquage : pour ajouter à la crédibilité de la scène, je regarde donc quelques photos pour me renseigner sur le marquage autoroutier chez nos amis mangeurs de burgers (encore une fois pour évoquer Mad Max et ses furieuses autoroutes du premier volet, mais aussi parce que les américains ont l'avantage d'avoir un marquage bicolore : jaune et blanc, ce qui me permet d'ajouter de la couleur à la scène et d'éviter le marquage tout blanc un peu tristounet) : une bande continue blanche pour marquer la bande d'arrêt, et un séparateur discontinu jaune pour séparer les voies.
Je place donc mon scotch de masque comme il convient pour qu'il me serve de pochoir et protège l'asphalte alentour, et à l'aide de mon aérographe, je trace mon marquage !
c - Donnons un peu de vie à tout cela !
C'est pas mal, mais ça manque encore de vie, on va donc s'occuper de l'usure et de la salissure de la scène.
Pour ça je vais procéder en 2 étapes ; je commence par me munir de peintures à l'huile de différentes teintes ; une marron/rouge, une jaunâtre et une marron/beige et je place des tâches aléatoires par ci par là... Une fois sèches, à l'aide d'un pinceau brosse imbibé de white spirit, je dilue et diffuse le tout de sorte à ce qu'on ne les voit quasiment plus, juste pour provoquer des variations tonales dans l'asphalte.
Enfin, je sort mes pots de pigments, un couleur sable, un couleur cendre, et un couleur terre de sienne, et à l'aide d'un pinceau sec j'en étale de façon arbitraire, puis je diffuse bien le tout pour évoquer l'usure, la poussière et le sable transporté par les roues des véhicules de passage...
Toujours avec mes pigments "sable", je tapote ensuite ce pinceau sur la partie désertique pour évoquer le sable fin, et je termine avec un dernier et léger passage de pigments "cendreux" sur la limite entre la route et le sable.
Ça a déjà un peu plus de gueule ! 🙂
2/ Les détails
Maintenant qu'on a la base de notre socle scénique, et que le gros du véhicule est fait, on va pouvoir s'occuper des détails spécifiques !
a - les douilles
Comme je l'avais dit, je cherche à présenter une scène sans présence humaine, mais dont la mise en scène est évocatrice et laisse sous entendre des évènements antérieurs terribles. La meilleure façon d'évoquer cette brutalité passée, c'est d'ajouter des douilles vides (le véhicule étant prévu pour accueillir une mitrailleuse lourde montée), ultimes témoins des affrontements qui ont conduits à la scène qui s'offre à nos yeux.
Pour ça, j'ai récupéré une petite tige plastique d'1mm de diamètre que je découpe en une quinzaine de petits tronçons de taille égale, que je peins en doré avant de noircir leur extrémité, là où la séparation entre la balle et la charge explosive à eu lieu à l'impact.
Je les dispose ensuite grâce à outil formidable pour nous autres individus aux gros doigts, à savoir un crayon de cire !
L'embout en cire étant légèrement collant mais pas gras, cela me permet de prendre individuellement chaque douille, de les tremper légèrement dans ma colle forte, puis de les placer précisémment sans incidents et sans me coller les doigts, vu leur taille ; pratique !
Là encore, l'objectif est de les placer de façon logique et réaliste : la mitrailleuse étant fixée devant l'écoutille de toit et son éjecteur situé sur son flanc droit, il est donc logique de trouver les douilles projetées depuis ce point dans la direction opposée. J'en place également quelques unes plus loin, ou coincées entre les interstices des plateformes, bousculées et déplacées par le passage de mêmes d'équipage circulant sur les plateformes.
b - Les pneus
Le temps est venu de s'occuper ces satanées roues : pas la partie la plus marrante à peindre, mais bon, sans roues la scène risque de faire tâche !
Pour gagner du temps, je base donc les 4 roues rapido en gris anthracite, la jante en marron/rouge (puisque vu le contexte et l'usure de cette partie j'ai prévu de les rouiller intégralement) ; ce sont les pigments qui feront le reste.
Je commence par passer plusieurs pigments rougeâtres, certains dilués dans du White Spirit, d'autres à sec ensuite pour évoquer la rouille qui ronge la partie métallique...
Puis j'enchaine avec le principal, la poussière ramassée par les pneus... Dans un monde désolé et désertique, je part donc du principe que la poussière ramassée par les pneus sera plutôt jaunâtre / grisâtre ; Sur une feuille de papier je me fais donc un petit mélange de pigments "sable" et "poussière" et je fait littéralement rouler les roues dedans ; naturellement, les pigments s'y colleront au passage !
c - Les rambardes
Viens le moment d'assembler mes rambardes : je leur ai appliqué à peu près le même traitement qu'à la plateforme principale : une base métallique, un lavis noir pour ombrer, un lavis marron pour varier les tons et évoquer un début de rouille, puis des passages de pigments rouge à sec sur les parties les plus attaquées !
C'est rapide et pas particulièrement précis, la rouille n'obéissant pas à des règles en particulier, son placement est relativement aléatoire, principalement là où elle me paraît le plus logique mais aussi le plus esthétique 🙂
Même sort pour le barbelé fixé sur certaines d'entre elles.
d - Le réservoir
Au tour de ce réservoir qui traîne à coté depuis le début maintenant : j'avais choisi de déjà le baser en marrant puis de le traiter comme si il était complètement rouillé : j'avais dans l'idée de lui apposer une autre peinture qui se serait complétement dégradée et disloquée avec le temps, c'est donc le moment !
Je commence par appliquer une medium à écailler pour protéger la couche inférieure (voir ici ou ici pour plus de détail), puis à l'aéro je passe une couche de blanc uni. Ni une ni deux, je prends ensuite de l'eau sur un pinceau destroy, et je frotte et je frotte pour arracher la peinture là où il est logique qu'elle soit la plus abimée : sur les arrêtes, sur les reliefs saillants, là où le frottement est potentiellement le plus fréquent.
Et voilà le résultat ! Un joli réservoir qui a bien vécu !
Je compléterais ensuite en ajoutant quelques coulures d'essence autour du bouchon avec de l'encre brune.
d - Et le reste...
Le plus gros est fait, je traite donc tous les petits détails qui trainaient : les poignées, les phares et lampes diverses, la bâche sur la plateforme, les outils, le boitier de maintenance...
C'est un peu long de jongler entre toutes ces couleurs, parfois juste pour un détail minuscule, mais on a la satisfaction d'avancer vite, ces petites étapes étant individuellement rapides à produire.
Une fois que c'est fait, j'assemble le tout !
Avant le collage sur le socle scénique, je fait une dernière petite étape, un passage de pigments "sable" sur toute la partie intérieure du véhicule, là où les voyages répétés aurons logiquement logés poussière, sable et saleté, projetées par les roues et le vent.
3/ Mise en scène
Le gabarit principal du véhicule étant prêt, viens le moment de le mettre en scène : je colle donc les roues du véhicule sur l’asphalte, et dispose mes outils de sorte à évoquer la scène que je souhaite : un véhicule ayant subit une série d'avarie suite à d’âpres combats, ses occupants ayant déployés tous les efforts pour tenter de réparer la bête... sans succès, ne leur laissant d'autre choix que d'abandonner le véhicule en plein désert, et de se diriger à pieds vers un avenir incertain.
Je laisse donc un jerrican vide à coté du réservoir du véhicule, une boite à outil ouverte près de l’arrière avec des outils posés à coté, et une masse appuyée sur les rambardes du pont supérieur.
J'ajouterais ensuite quelques traces d'huile et d'essence sur l'asphalte, non visibles sur la photo car ajoutées ensuite.
A ce niveau, tout est quasiment fini, ne me reste plus qu'à ajouter les débris en bords de route, faire un dernier passage de weathering pour l'accumulation de poussière, et à peindre les systèmes d'armement... Problème, au montage du lance flamme lourd je me suis rendu compte que ce dernier étant relativement imposant et cachait pas mal la vue de la plateforme supérieur... Me laissant dans le doute : monterais-je le lance-flamme, ou le double autocanon, plus simple mais moins haut ? L'avenir nous le diras !
Dans l'intervalle, j’attends également une mitrailleuse lourde de remplacement pour l'écoutille de toit, celle de base étant trop grosse et trop "jouet" à mon goût !
La fin au prochain épisode ! 🙂
Très beau travail. Ouais c’est pas très original comme commentaire mais que dire de plus, tu as un sacré niveau.
Je n’utilise pas de pigments en général, mais si j’ai bien compris, tu expliques que tu as juste à passer le pneu dedans est ils adhérent ? pas besoin de colle ou autre ?
Et pourquoi diluer les pigments rougeâtre dans du White Spirit ?
Pas besoin de colle oui, les pigments sont si fins que le simple contact les colle à la surface… Par contre c’est comme de la poussière en gros, mieux vaut utiliser un fixateur ensuite si la pièce va être manipulée, car le contact des doigts et le passage du temps risque de retirer petit à petit ces pigments.
Pour les pigments dilués dans du White Spirit, c’est pour les appliquer à l’état liquide dans les coins et angles facilement : de cette façon, par simple capillarité le réservoir du pinceau se vide et le mélange va se répandre et se répartir tout seul dans les creux ; je ferais un petit gif pour illustrer la chose dans un prochaine article
Ok, merci pour ta réponse, J’y vois plus clair et je pense me laisser tenter par l’utilisation de pigments pour mes prochaines figs.