Peu d'activité sur le blog ces 2 dernières semaines, et pour cause, j'étais en train de bosser sur un "gros" projet auquel je réfléchissais depuis un petit moment : la réalisation d'un diorama centré sur un gros véhicule avec weathering réaliste ; n'en ayant encore jamais peint !
En effet, le plus gros véhicule que j'ai eu entre les mains ayant été un Dreadnought Space Marine il y a presque 15 ans, l'envie m'est venue de tenter l'aventure d'un gros véhicule, dans le but d'y appliquer mes techniques de vieillissement, de weathering et de salissures "réalistes", et surtout de tester plein de nouvelles choses !
Après avoir longuement hésité avec le classique Leman Russ, que je trouvais finalement trop basique dans son édition classique, j'ai finalement opté pour le Goliath Rockgrinder du Culte Genestealer, dont le design m'avait tapé dans l'oeil à sa sortie !
Après l'avoir déballé, j'ai rapidement eu l'idée d'une thématique post-apo ; j'ai pris le parti de convertir légèrement le modèle pour évoquer un véhicule de récup, usé par le temps, les combats et les voyages dans le désert, et de représenter une scène "morte", sans personnage, centrée sur ce véhicule abandonné sur une route désolée sans que l'on sache ce qu'il advint de ses occupants, et portant encore les stigmates de combats et d'une avarie ayant entrainée son abandon pour une raison qui nous est inconnue.
J'aimais l'idée d'évoquer cette ambiance un peu mystérieuse et désabusée, la scène n'en disant ni trop ni trop peu quant au sort des gens qui l'utilisaient, mais laissant planer le doute.
1/ Montage et démarrage
a - Ébarbage, assemblage et test de montage
J'ai donc commencé par préparer et monter soigneusement la figurine, prenant soin de préparer intelligemment les sous éléments pour me faciliter la peinture, tout en essayant au maximum de combler les creux entre les différentes pièces assemblées du châssis.
J'en profite au passage pour apporter les légères modifications que j'avais en tête : fixation d'une chaine aux supports à l'avant, ajout de barbelés sur les rambardes latérales. Le reste consistera principalement en l'ajout d'accessoires et en mise en scène.
Je me suis fabriqué des douilles à partir d'une tige plastique d'1mm de diamètre, et j'ai fouillé dans ma boite à rabiots pour y dénicher une caisse à outil, un jerrican et un démonte-roue, mais j'y reviendrais plus tard ; l'heure est maintenant à la peinture du véhicule en lui même.
b - les bases
Après l'avoir sous-couché en noir, comme l'exige la tradition, je m'équipe de mon aérographe pour gagner du temps et poser une couche de base de Zandri Dust propre et unie. J'en profite pour faire des dégradés rapides sur la partie supérieure des différentes plaques de blindage à l'Ushabti Bones.
c - Les highlights
Je m'attèle ensuite aux highlights ; étape un peu longue, mais très importante car c'est elle qui va donner de la lisbilité et du "relief" à la figurine ! Pour ça, je fait un mélange 50/50 l'Ushabti Bones / blanc pur et je passe le bord de la pointe de mon pinceau sur les arrêtes des différents détails. Comme d'habitude, ma politique n'est pas de surligner tous les bords, mais uniquement les arrêtes directement exposées à ma lumière (zénithale ici, donc) : ainsi, sur une plaque théorique rectangulaire et perpendiculaire au sol, je passerait un highlight sur le coté droit, le coté gauche, et le bord supérieur, mais pas sur le bord inférieur. Corollaire de la chose, la partie supérieure étant la plus exposée, je tirerais même mon highlight quasiment au blanc pur.
d - Les éraflures
Qui dit post-apo dit usure et dégâts : maintenant que mes highlights sont faits et que le véhicule est tout propre, on va pouvoir abîmer un peu tout ça !
J'opte ici pour la méthode manuelle, plus maîtrisable à mon goût.
A l'aide d'un mélange de marron très foncé et d'un pinceau à pointe très fine, je vais donc tapoter très légèrement les zones abimées ; principalement les bords des plaques, les zones les plus sujettes au frottement ou aux coups, et les zones les plus exposée aux impacts divers. J'essaye ainsi d'obtenir des tracés arbitraires mais "réalistes" et disposés de façon logique ; à l'évidence la jointure de 2 trappes et ses gonds devraient être très abimés par l'ouverture et la fermeture répétée des plaques... La logique voudrait également que l'avant du véhicule soit le première à encaisser tirs et impacts variés...
2/ Un peu de relief
Notons que pour le moment ça a l'air bordélique et un peu moche, mais patience, cette impression provient du fait que tout est encore très "plat" visuellement...
a - Le lining
Pour y remédier, je vais donc maintenant m'occuper du lining, à savoir l'ombrage des différentes plaques, là où elles projetterais de légères ombres de contact. Dans les faits, c'est en gros l'étape inverse du highlight : avec le highlight on améliore la lisibilité d'un modèle en éclaircissant de façon poussée ses reliefs saillants, ici on va faire de même mais en ombrant les différents reliefs ; en gros c'est l'étape du lavis où l'ont va accumuler des pigments sombres dans les creux.
Plutôt que d'utiliser les habituels wash GW, qui vont présenter le risque de couler vers le bas et de faire des pâtés du fait de la verticalité de la plupart des surfaces, je vais ici utiliser de la peinture à l'huile diluée au white spirit qui présente un double avantage ; celui d'être extrêmement liquide et de se répartir "magiquement" par capillarité (en gros on touche un point précis d'une pièce avec la pointe du pinceau, et le réservoir se vide et se réparti équitablement tout autour de la pièce ; un jour je vous ferais une vidéo, c'est presque magique) et celui d'être ensuite facile à retravailler et à fondre avec un pinceau imbibé de white spirit sans toucher à l'acrylique.
Notons que je ne cherche pas forcément à avoir un rendu ultra propre et précis ; je cherche à obtenir un rendu semi-réaliste, donc sur un véhicule de combat improvisé, les conditions climatiques, la crasse et l'usure du temps qui passent peuvent tout à fait justifier traces et irrégularités.
Ca commence à avoir de la gueule !
b - Des battle damages avec plus de profondeur
Je vais maintenant pouvoir revenir à mes battle damage : pour les surligner et leur donner du relief, je vais reprendre mon mélange 50/50 l'Ushabti Bones / blanc pur et surligner les parties inférieures des éraflures de sorte à donner l'impression en trompe-l'oeil que le bords des écailles de peinture prennent la lumière comme les reliefs sculptés du véhicule.
3/ Le weathering
a - Crasse rouille et compagnie
Vient maintenant le moment de dégueulasser tout ça ! On va donc s'occuper du weathering ; Je cherche ici à donner l'impression d'un véhicule usé par le temps, les combats et les conditions climatiques d'un monde dévasté, l'entretien esthétique du véhicule n'y étant donc pas particulièrement la priorité : après un coup de vernis super mat (pour protéger les wash déjà fait à l'huile) je vais donc sortir 2 autres peintures -non diluées cette fois- ; l'une noire pour évoquer la crasse accumulée, l'autre marron / rouge pour représenter les coulures de rouille.
A l'aide d'un pinceau moyen, je pose donc trace et coulures là où il est logique d'en voir, puis, une fois sec je diffuse lesdites traces et les fonds progressivement avec la peinture déjà existante à l'aide d'un pinceau plat et de white spirit.
Comme je suis un idiot, notons que j'ai oublié de prendre une photo de l'étape de la pose de ces traces, et n'ai pris que le résultat final ; promis je me rattraperais sur le projet tuto dans le détail (mais c'est très simple).
b - Du métal qui en a vu !
Le plus gros étant fait, je commence à m'occuper des détails : je réalise la vitre avant simplement à partir d'une base de Fenrisian Grey puis d'un glaçis de bleu, la rouille de la chaine à l'avant, et je réalise enfin les métaux sur les échappements latéraux : doré brulé sur la partie supérieure, et metal rouillé sur les tuyaux à partir d'un mélange de brossage couleur métallique, d'encres et de pigments. Je ne rentre pas plus dans les détails, je ferais un tuto dédié ultérieurement.
c - La plateforme
Pour terminer cette longue session, je m'occupe de la plateforme supérieure ; partant du principe que c'est la partie la plus usée par le passage et la plus susceptible de souffrir des intempéries, j'ai choisi de la représenter sacrément attaquée par la rouille ; même formule que pour le pot d'échappement par conséquent, mais en plus poussé : je base en métal sombre, puis à l'aide de jus orangés, d'encres et de pigments je traite l'ensemble de façon irrégulière, et je termine par un léger brossage à sec métallique.
Plutôt content du rendu. A ce stade je me dit que j'aurais du défoncer une partie de la plateforme, pour y creuser quelques trous symbolisant le combo rouille avancée + chocs violents, mais tant pis.
On a été productif, il est temps de faire une pause !
On continue la prochaine fois avec le socle scénique et la suite !
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