Vous avez sûrement déjà lus pleins de choses sur la question du modélisme à droite à gauche, mais parfois, une piqure de rappel ne fait jamais de mal : j'ai essayé de centraliser ici de façon exhaustive les différentes étapes de la préparation d'une figurine, qu'elle fut en plastique, en métal ou en résine, je ne doute pas que la plupart d'entre vous puissent y apprendre quelque chose.
Ce ne sont pas forcément des étapes longues alors autant ne pas les négliger, au pire cela vous simplifie la vie ensuite, au mieux cela améliore carrément le rendu final de la figurine 😉
Évidemment, toutes les matières ne sont pas égales devant l'étape de préparation : si le plastique est le plus facile à traiter, le métal et la résine demanderons un peu plus de temps pour différentes raisons, j'ai donc précisé ces spécificités lors des différentes étapes.
Avant de commencer, on aura besoin systématiquement des outils de modélisme suivants :
- Une pince coupante
- Un cutter / couteau de modélisme
- De la colle forte (plastique et / ou cyanoacrylate)
- un set de limes (tout du moins au moins une lime plate)
Rassurez vous, rien de bien couteux : si GW vends ce genre de matériel, c'est systématiquement à prix exorbitant, donc autant éviter ; Army Painter propose le même genre d'outils beaucoup plus accessibles, et pour certains accessoires, un magasin de bricolage fait en général parfaitement l'affaire.
SOMMAIRE
1 - Dégrappage
La première étape obligatoire avant de commencer quoi que ce soir : rien de bien sorcier ici... On se prémunira donc de notre pince coupante pour couper les plots qui tiennent les pièces de notre figurine sur sa grappe d'origine.
L'astuce étant de ne pas couper trop net avec un outil si peu précis, au risque de couper des détails ou d'aplanir des surfaces arrondies.... On coupe donc large, pour ne pas abimer la pièce en question, on affinera de toute façon plus tard !
Sur la photo ci-dessus on peut clairement voir que les plots sont encore sur mes pièces une fois désolidarisées.
Point très important : On pense à désolidariser d'abord les morceaux fragiles des différentes pièces (lances, antennes, pièces fines) de sorte à ce que le découpe des autres plots sur le même élément n'exercent pas de trop de contrainte sur ces morceaux fragiles, au risque de les casser ou les tordre.
Concernant la résine, il peut arriver qu'une pièce particulièrement longue soit tordue (épée, lance...) de base ; rien de grave dans ce cas, il suffit de faire bouillir de l'eau dans une casserole et de passer ladite pièce dans la vapeur chaude pour qu'elle se ramollisse légèrement et reprenne naturellement sa forme initiale !
2 - Ebarbage
On va maintenant pouvoir nettoyer plus précisément notre figurine de ces morceaux de plastiques de trop, dans un premier donc, on va donc s'équiper de notre cutter / couteau de modélisme (ce dernier étant plus pratique puisque plus fin et donc pratique pour accéder aux moindres recoins)
On va donc, à l'aide de ce dernier, supprimer le reliquat des plots restants et les éventuelles excroissances issues du moulage.
Une fois ceci fait, il ne nous reste plus qu'à nous débarrasser des éventuelles lignes de moulage et restes de plots, avec l'aide d'une lime (plate la plupart du temps, ronde pour les surfaces incurvées).
Pas besoin de frotter comme un malade, ça se fait très vite, il faut juste faire en sorte qu'on ne distingue plus les traces de l'étape de moulage et le tour est joué !
Si sur les figurines plastiques GW cette étape se fait très rapidement, leur avance technique faisant que leurs figurines présentent aujourd'hui peu de lignes de moulages, elle est d'autant plus importante sur les figurines en métal, en général moins fines en terme de moulage.
Chose importante à noter, mieux vaut se prémunir d'un masque filtrant (type masque jetable pour travaux) pour l'étape du limage quand vous travaillez sur des figurines en métal ou en résine ; ça ne paraît rien du tout, mais les fines particules de métal et de résine sont très mauvaises pour les poumons !
Concernant les figurines en métal spécifiquement -ces dernières étant d'une finesse assez variable en fonction de pas mal de paramètres (usure du moule, métal utilisé, technologie...)- il peut être de bon ton de prévoir également du papier de verre à grain fin (sinon vous risquez de rayer la fig !) pour aplanir les surfaces potentiellement granuleuses si le moulage est de mauvaise facture.
3 - Collage
Maintenant que nos pièces sont bien nettes, ne reste plus qu'à assembler la figurine !
On va donc s'équiper de la colle appropriée :
- Si la fig est en plastique nu (c'est à dire qu'il est n'est ni peint ni sous-couché), alors la colle plastique est de rigueur
- Si la fig est en métal ou en résine, la colle cyanoacrylate est de mise.
Aussi, rien de plus simple que de coller du plastique ; en effet, la colle plastique GW fait des miracles en soudant les pièces qui se touchent !
Ainsi, comme sur la photo ci-dessus, je met de la colle en quantité suffisante de sorte à ce qu'elle présente un léger surplus qui, en maintenant les pièces bien en contact, fera fondre et soudera les bords des pièces que je colle de sorte à créer une sorte de "joint" ; de cette façon pas besoin de Green Stuff ou autres, impossible ensuite de voir les séparations des pièces qui ont étés collées, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
Coté résine et métal, c'est moins facile, mais la colle cyanoacrylate fera tout à fait le travail.
A noter que si le moulage est peu précis et que le collage laisse apparaître des creux peu esthétiques aux jointures des pièces (c'était par exemple le cas systématiquement chez les warbeast Skorne metal chez Warmachine / Hordes à l'époque), l'investissement dans un pot de Green Stuff liquide peut être une bonne idée : un peu d'eau, un peu de Green Stuff, et on fait un joint rapide à la jonction des pièces pour boucher le trou !
Concernant les grosses pièces en métal (donc lourdes) et potentiellement fragiles (au hasard, des Warjacks metal Warmachine, par exemple) le tigeage systématique des pièces lourdes mais aux jointures fines (jambes, troncs, bras de Warjacks...) peut être pratique si vous voulez éviter de recoller en boucle ces pièces au fur et à mesure de vos parties 😉
4 - Sous-couche
Dernière étape avant la peinture à proprement parler, la sous-couche ! A quoi ça sert au fait ? C'est simple, cette fine couche utilise une peinture spéciale qui adhère bien, et qui est elle même légèrement rugueuse, de sorte à ce que la peinture acrylique "accroche" bien dessus.
Sans cette couche, la peinture aurait tôt fait de s'écailler !
2 écoles s'affrontent ici : les disciples de la sous-couche noire, et les ignorants qui utilisent de la sous-couche blanche.
Plus sérieusement, les 2 se valent, mais disons que l'argument des couleurs plus éclatantes sur couche blanche et des couleurs moins saturées sur couche noire ne m'a jamais vraiment convaincues, dans la mesure où les couleurs de base sont suffisamment couvrantes pour qu'elle couvrent complètement de façon opaque la couche inférieure... Personnellement je n'ai jamais pu constater de différence probante. J'utilise pour ma part systématiquement de la sous-couche noire.
Cependant, la sous-couche blanche a tendance à être plus délicate à utiliser car les bombes ont tendance à être très sensibles à l'âge et la température, et il n'est pas rare de se retrouver avec une sous-couche très granuleuses.
Quoiqu'il en soit, une fois qu'on a choisi son camp, on oublie pas de bien secouer sa bombe !
Ensuite, dans un lieu bien aéré (les vapeurs étant particulièrement toxiques) on pulvérise sur la figurine ; l'idée c'est de tenir la bombe à 20 cm environ pour ne pas noyer les détails, et à un angle d'environ 45° vis à vis de la figurine.
Je vous invite à vous reporter à mon schéma ci-dessus.
La technique, donc :
- On secoue énergiquement et longuement la bombe pour éviter les crachotis et la couche épaisse.
- Pulvérisation à 45° environ par dessus et par dessus sur la figurine pour couvrir tous les détails.
- On procède par petites pulvérisations courtes plutôt pour ne pas avoir la main lourde et se retrouver avec une figurine sans détails.
- On se tiens en moyenne à 20cm de la figurine
- On s'assure que la sous-couche est bien uniforme et couvre bien toutes les parties de la figurine (sans quoi la peinture risque d'avoir du mal à accrocher)
Attention, une sous-couche ratée peut saboter tout le travail ensuite ! Si vous vous retrouvez avec une sous-couche aussi rugueuse que du crépis, tout les talents du monde ne suffiront pas à le rattraper ensuite : si vraiment vous vous foirez, autant la décaper et recommencer maintenant !
Pour le cas particulier de la résine, il est très conseillé de rincer la figurine à l'eau tiède et au savon AVANT de sous-coucher, les figurines en résine ayant la fâcheuse tendance à être légèrement grasses à la sortie du moule, et donc la peinture risque de mal y adhérer.
C'est prêt !
Ne reste plus qu'à s'y mettre maintenant ! Si vous avez respectés ces différentes étapes, vous partez sur de bonnes bases ; vous verrez avec l'expérience que ça ne prends pas énormément de temps, mais que ça améliore grandement le rendu final quand on s'est appliqué sur la peinture ! Rien de pire en terme de modélisme qu'une figurine bien peinte avec des jonctions béantes et des lignes de moulage partout 😉
Au boulot ! 😉
Vraiment sympa ton tuto.
Pour la sous-couche, as-tu essayé l’aero?
Les acryliques polyurethane de Vallejo/PA sont vraiment pas mal: la couche et plus fine mais reste très solide.
J’ai déjà testé mais ça ne m’a pas particulièrement convaincu : le gain par rapport à une bombe basique ne vaut pas forcément le templs supplémentaire à y passer, à mon humble avis…
Apres j’avais testé avec le primer GW, pas les couleurs Vallejo, mais je t’avoue que je n’ai jamais trop eu le problème des détails atténués par une sous-couche trop épaisse…
Bon récap ! .) J’ai entendu dire que certaines personnes sous-couchait en gris. Est-ce que tu as déjà essayé ? Est-ce que ça apporte quelque chose de plus / de différent du noir ?
Le gris est à priori un bon intermédiaire : ce n’est pas ni trop lumineux ni trop clair, et la figurine reste bien lisible au niveau de ses détails.
Je n’ai jamais essayé pour ma part, le noir ne me posant pas de problème, mais ça ne me semble pas déconnant, en théorie l’idée semble plutôt bonne ; c’est notamment très utile pour les gens qui travaillent avec du pré-ombrage à la bombe : tu sous-couches en noir, puis tu pré-ombres avec un coup de bombe blanche, de cette façon tu obtiens rapidement une figurine pré-éclaircie en niveau de gris.
Hello! Super article comme les autres! pour l’étape de la sous couche, j’aimerais ajouter qu’il faut éviter de la faire dans un endroit trop froid; au contacte du froid la peinture arrive déjà granuleuse sur la figurine… Bref évitez de faire ça dans le garage quand il fait 0°C dehors 😀
Merci ! Moi aussi je bombe au noir, mais je vais essayer cette idée de pré-ombrage avec du blanc ! 🙂
quid d’un carton à 5 faces pour éviter de propager les aérosols? j’ai l’impression que ça permet d’avoir moins de pertes aussi
N’ayant jamais testé, je ne me risquerais pas à me prononcer ^^ J’imagine que théoriquement ça devrait limiter la dispersion des particules. 😉
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